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Côtes-d’Armor. Fâchés contre la grande distribution, les agriculteurs en action

Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes-d'Armor, a réuni la presse jeudi après-midi pour exprimer ses revendications
Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes-d’Armor, a réuni la presse jeudi après-midi pour exprimer ses revendications | Ouest-France

Les agriculteurs ont fait des descentes dans des magasins de Lannion et Lamballe, mercredi soir. Et à Dinan jeudi soir. Les négociations sur les prix de leurs produits tournent mal. D’autres actions sont prévues.

Ces dernières années, les mouvements de colère chez les agriculteurs sont souvent nés dans les Côtes-d’Armor. La FDSEA 22 et les Jeunes agriculteurs (JA) sont généralement en tête des mouvements liés à « la guerre des prix » avec les industriels et les distributeurs.

Mercredi soir, à Lannion et à Lamballe, et jeudi soir à Dinan, a-t-on connu les prémices d’un mouvement d’ampleur ? « En fonction des annonces d’Emmanuel Macron le 31 janvier, on sera appelé à réagir », annonce Didier Lucas, le président de la FDSEA des Côtes-d’Armor.

 

Manifestation au centre commercial Leclerc, à Lannion, mercredi soir. | Ouest-France

Des promotions qui agacent Contre les enseignes de grande distribution, ils ont plusieurs griefs. Tout d’abord, les traditionnelles négociations commerciales qui se déroulent actuellement et jusqu’au 28 février. «Elles se passent mal », poursuit Didier Lucas.« Même si l’année 2017 n’était pas exceptionnelle pour les exploitations agricoles, elle a redonné un peu d’espoir avec des prix supérieurs à 2016. Elle ne rétablissait pas une situation économique saine, mais elle laissait augurer un meilleur avenir, ajoute Philippe Cherdel, producteur de lait dans le canton de Moncontour. Aujourd’hui, la grande distribution veut acheter nos produits 10 à 20 % moins cher que l’an dernier. »

Et puis, il y a ces « États généraux de l’alimentation » lancés par le gouvernement. En fin d’année, les grands patrons de la distribution ont signé une charte d’engagement pour une meilleure répartition des marges.

Et pourtant… Les agriculteurs costarmoricains ont vu apparaître dans les rayons des hypermarchés, ce mois-ci, d’incroyables promotions. « Une épaule à 1,27 € le kilo, s’offusque Didier Lucas. Cest le prix le plus bas que j’ai jamais vu. Le coût de production pour un agriculteur est de 1,40 €. » Le lait bio, lui, s’est affiché à 67 centimes le litre. « On voit aussi des tranches de rôti de porc français et espagnol dans le même paquet »

Pour les représentants syndicaux, l’attitude de la grande distribution donne le ton des annonces gouvernementales de la semaine prochaine. « On est très inquiet. Les éleveurs avaient des espérances en 2017. Les pratiques, aujourd’hui, anéantissent ces espoirs. »

Des actions les mercredis

Pour mettre la pression, à la fois sur la grande distribution et sur le gouvernement, les agriculteurs costarmoricains vont poursuivre leurs actions. Les « Mercredis des négos », lancés dans les Pays de Loire, vont voir le jour dans les Côtes-d’Armor.

Carole Joliff, responsable de la section porc à la FDSEA ; Philippe Cherdel, responsable de la section lait ; Didier Lucas, président de la FDSEA 22 et Damien Blanchard, président des JA 22 | Thibaud Grasland

Chaque mercredi en février, les agriculteurs iront dans les rayons des magasins vérifier les étiquettes, les origines des produits et évidemment les prix. La FDSEA et les JA ont fait part, hier matin, de leurs revendications au préfet qui devait les faire remonter à Paris.

Source : Ouest France Janvier 2018